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Par Brigitte | | | le 22 juin 2018 |
L’odorat est le sens qui laisse le plus de part à l’imaginaire. Il a le pouvoir immédiat de l’évocation et offre un moment de poésie, de tendresse ou de dynamisme selon l’encens que vous choisissez.
Lorsque vous vous enivrez de la fragrance de votre encens, vous respirez consciemment, des images s’ouvrent à vous, un sourire se dessine sur vos lèvres, vous prenez en vous le « chez vous » qui vous connecte à votre « chez vous intérieur ».
Une belle manière de prendre un moment pour soi, de donner à votre espace une atmosphère qui vous correspond ou de créer une ambiance pour accueillir vos proches.
Vous allez découvrir tout au long de cet article :
Vous pouvez aller tout de suite aux conseils de choix des encens en cliquant ici
Le terme « encens », du latin incendere (brûler), désigne tous les bois, les plantes et les gommes qui dégagent des parfums en se consumant.
Parfumer, du latin per fumare, signifie au moyen de la fumée. Les premiers parfums ont été ceux que l’on consume, comme les résines et bois aromatiques.
L'encens véritable ou oliban correspond aux gomme-résines résultant de l’exsudation de l’arbre Boswellia. Le « Boswellia sacra » est l'une des principales espèces du genre Boswellia exploitée pour produire l'encens.
L'arbre à encens ou « Boswellia sacra » est un arbre de la famille des Burséracées. C'est un petit arbre tortueux à feuilles caduques, qui peut présenter un ou plusieurs troncs et atteindre une hauteur de 2 à 8 m. Il aime la chaleur et les sols calcaires.
Il produit dix kilos par an de résine aromatique qui aurait des vertus apaisantes. Les sécrétions de résine, durcies au contact de l'air, sont collectées deux à trois semaines plus tard ; ces gouttes solidifiées peuvent mesurer plus de 2 cm.
On dit que la meilleure résine est recueillie en automne, à la suite d'incisions pratiquées pendant l'été. C'est ce qu'on appelle l'encens blanc par opposition à l'encens roux, recueilli au printemps après des incisions hivernales.
L'arbre à encens est un arbre typique des zones désertiques de la corne d'Afrique et des hauteurs du sud de la péninsule arabique. On le trouve en Somalie, en Ethiopie, au Yémen et à Oman jusqu'à une altitude d'environ 1200 m. Son écorce a la texture du papier et pèle facilement. Ses jeunes branches sont recouvertes de duvet.
De tous les parfums, l'encens est certainement celui qui a le passé le plus prestigieux. On le considérait dans l'Antiquité comme plus précieux que l'or, et la route de l'encens a fait la fortune de plusieurs royaumes arabes.
Depuis la plus haute antiquité, l’encens a été considéré comme un bien très précieux et un élément indispensable pour le culte des dieux.
Cette résine valait très cher dans l'Antiquité et au Moyen-Age, car le voyage jusqu'en Occident, par caravane à travers le Yémen et l'Arabie saoudite, ou par bateau le long de la mer Rouge, prenait plusieurs mois. L’encens était une monnaie d’échange.
On l’utilise dans toutes les religions. On le brûle dans les églises lors des cérémonies religieuses. L’encens est utilisé pour purifier l’espace, les âmes et les esprits. C’est un lien sacré entre les hommes et le supérieur.
Le christianisme, dans la continuité de l'Ancien Testament, perpétue l'utilisation de l'encens, de plus il fait partie des cadeaux apportés au Christ par les mages.
L'encens est brûlé dans un encensoir, qui est balancé à chacun des rites respectifs pour mieux en diffuser dans l'air le parfum. La fumée de l'encens montant vers le ciel symbolise également la prière qui monte vers Dieu.
« … l’invention des encens et parfums aux églises, si ancienne et espandue en toutes nations et religions, regarde à cela de nous réjouir, éveiller et purifier le sens pour nous rendre plus propre à la contemplation » Montaigne, Essais, I, LV
Le Japon a toujours voué un véritable culte à ces fumées d’encens. On encense les statues de ses divinités et on lui offre ses fumées purificatrices.
Quand on brûle un encens, il y a une rencontre entre le feu, l’être et la matière. Le tout est conduit par la main de l’homme, c’est un art délicat, solennel et tellement poétique.
Cette fragrance s’élève vers le ciel et nous élève en même temps.
On dit en japonais « écouter l’encens », l’expression traduit un questionnement, un acte pur de concentration. On dit même qu’on peut entendre la parole de Bouddha en écoutant l’encens.
C’est un raffinement unique qui s’est élevé en art de vivre et jeux de séduction, comme les parfums en Occident que les aristocrates appréciaient.
Pour eux, l’encens parfumait les soieries et les pavillons. Les sachets ouvragés de papier étaient parfumés ainsi que les boules de soies qui étaient utilisées pour chasser les mauvais esprits.
Au Vietnam, dans certaines régions reculées, l’encens était autant considéré que l’or. Le coupeur de bois d’encens était un élu.
Le mot « santé » vient de l’indien « shanti », qui signifie paix intérieure. C’est cela qui est recherché en utilisant de l’encens.
Il déclenche un signal que le nerf olfactif va directement transmettre au cerveau limbique, siège de nos émotions. « C’est ce qui explique leur effet sur nos sentiments et nos états d’âme », souligne l’aromathérapeute Suzanne Fischer-Rizzi.
Mais l'encens agit aussi sur notre système neurovégétatif et sur la régulation de nos hormones. Certains d'entre eux possèdent une action antibactérienne, passant dans le sang par les poumons.
Dans l’Egypte ancienne, on utilisait l’oliban pour soigner les maladies pulmonaires et hépatiques.
Les bienfaits de l’encens étaient vantés par les médecins et les pharmaciens. Aujourd'hui encore, on utilise la fumigation d'encens pour des propriétés médicinales, principalement bactéricides et apaisantes.
« … sur mon lit d’hôpital, l’odeur de l’encens m’est revenue si puissante ; gardien des aromates sacrés, confesseur, martyr… » Arthur Rimbaud. Une Saison en enfer, 1873
Le plus ancien des parfums au monde est celui de la reine de Saba. C’était une très belle reine douée en plus d’une grande sagesse.
Elle a régné du Yémen au nord de l’Etiopie et en Erythrée. Elle est connue pour sa rencontre avec le roi Salomon.
Selon la légende, la reine de Saba (ou Balkis) apporta au roi Salomon les mêmes cadeaux que les rois mages ont apportés à l’enfant Jésus. Elle fût accompagnée d’une grande suite et des chameaux pour porter épices, encens, myrrhe, pierres précieuses et beaucoup d’or.
Jamais par la suite, il arriva une telle abondance d’épices que ce qu’elle offrît ce jour-là au roi Salomon.
On ne connaît pas exactement la nature des molécules de l’encens qui lui donne ce parfum si particulier et si indicible et c’est seulement en 2016, que Nicolas Baldovini et son équipe (CNRS/UNS) de Nice a pu identifier les molécules très particulières de son parfum.
Lors de ses recherches, seul le nez humain a pu être une aide pour reconnaître les constituants des mélanges étudiés et analysés.
Suite à cette découverte, ces molécules peuvent maintenant être reproduites de façon artificielle pour être utilisées dans les différents parfums.
Les techniques de fabrication de l’encens sont différentes au Mali, au Vietnam et au Japon.
Nous pouvons les retrouver sous formes de cône, de bâton, de résine. Ce peut-être des résines brutes, des éclats de bois odorants, des épices entières ou des poudres de résine, de bois ou d’épices.
Cette matière va être réduite en poudre, additionnée à des huiles essentielles ou à des parfums artificiels. Le camphre, la myrrhe, la poudre de santal blanc pour les plus connus vont servir à la fabrication de l’encens.
Au Mali, on consume un encens sur les braises pour parfumer les vêtements et éventuellement ensorceler son amoureux.
Au Vietnam, on fabrique des baguettes d’encens et leur utilisation est liée à la vie spirituelle des Vietnamiens.
Au Japon, depuis plusieurs siècles, la tradition de la fabrication de ces bâtonnets perdure avec l’utilisation d’ingrédients de grande qualité. Le bois de Jinkoh ou bois d’Agar est l’ingrédient le plus noble et le plus précieux pour la fabrication de l’encens japonais.
Sa fabrication nécessite un savoir-faire et une grande dextérité de la part des japonais depuis des siècles. Les encens vont être réduits en poudre, pesés, malaxés.
Ici, il n'est pas utilisé de tige de bambou, seule la poudre sert à la confection de ces encens. L'ensemble est rendu solide grâce à l'ajout de poudre d’un bois collant, le tabu.
Ce sont des bois précieux qui sont gardés à l’abri, dans les maisons impériales la pièce de bois est cachetée de son sceau.
Pour la préparation, les indispensables seront les bois aromatiques, les épices, le musc, les plantes odorantes, la chair de prune, le miel et le charbon.
Autrefois les mélanges étaient conservés dans des pots qui étaient enterrés dans un terrain frais et humide et cela pendant trois années.
Aujourd’hui, la fabrication est encore artisanale même si elle s’est mécanisée par ailleurs.
Séchage des bâtons d'encens au Vietnam
A la mort du Bouddha, les fidèles laissèrent brûler un bâton d’encens. Ce rite se répandit très rapidement.
Au Japon, les bâtonnets sont très fins et très fragiles, leur longueur est différente selon leur utilisation. Ceux utilisés pour la méditation zazen peuvent atteindre jusqu’à 70 cm et brûlent pendant 8 heures.
Les bâtons d’encens avaient double fonction, être le lien entre l’homme et le divin avec cette fumée légère qui s’élève mais aussi celle de mesurer le temps. L’encens-horloge se consumait en 30 minutes.
Pour la petite histoire, les prostituées fixaient leur tarif au nombre d’encens utilisés. Les bâtons d’encens ou « senkô » ne contiennent pas de tige de bambou. « Sen » signifie la ligne ou substance filamenteuse.
La poudre de l’écorce du camphrier ou arbre à camphre est utilisée pour la fabrication des senkô, celle-ci est très riche en fibre.
Il y a différentes qualités dans les bâtons d’encens, ceux d’extrêmes qualités sont utilisés pour les cérémonies comme celle du thé ou des funérailles.
Les temples, suite à des problèmes de finance, ont utilisé des bois moins onéreux pour les commercialiser à un public plus large. Les fidèles peuvent maintenant faire brûler ces bâtons d’encens sur chaque tombe et cela à chaque visite.
De nos jours, on les utilise simplement pour parfumer l’environnement, il existe aussi des senteurs artificielles. L’exotisme a pris de l’ampleur et pour le tout-venant on choisira des essences florales ou aromatiques.
Il existe deux sortes de Myrrhe, une récoltée en Afrique et une autre au Yémen (pays arabe).
Pour la première, en Somalie, elle est de qualité supérieure. Ce sont des cristaux de résine de couleur brun-jaune à rougeâtre. Elle est chaude, agréable et sensuelle.
Elle a la caractéristique d’être relaxante, calmante et augmente l’efficacité des exercices respiratoires. On l’utilise aussi pour purifier l’air et les voies respiratoires. Le prix de la myrrhe est très élevé.
Au Yémen, aux grandes occasions comme les mariages, les femmes plaçaient un encensoir sous leur jupe pour parfumer leur corps et leurs jambes.
Dans le rite hébreux, le « Cantique des Cantiques », la précieuse myrrhe devait s’écouler spontanément de l’arbre.
Les Grands Prêtres l’utilisaient dans la préparation des huiles saintes.
Les femmes des rois de Perse se parfumaient avec l’encens de myrrhe et les vêtements royaux en étaient imprégnés et embaumaient cet encens.
Pour certains encens il y a un lien avec une divinité, pour la myrrhe c’est la déesse Myrrha.
Les amateurs d’encens sont généralement des amateurs de thé. Pour ces deux pratiques, nous retrouvons le même dépouillement et la même rareté dans le geste.
Mais les maître de thé utilisent des encens à senteur légère pour ne pas dénaturé le parfum et la saveur du thé.
L’encens purifie et contribue à la sérénité de la cérémonie de thé. Selon les saisons, les encens à brûler seront différents. A l’entrée de l’hiver, on choisira un encens qui dégage une douce chaleur.
Brûler de l’encens est un rituel universel et millénaire. Les connaissances se propagent et se simplifient. L’utilisation de l’encens s’adapte à notre temps et sort de son utilisation sacrée.
Auparavant, on utilisait des objets très onéreux pour accompagner les cérémonies de l’encens. Il est maintenant commercialisé à grande échelle.
Il génère relaxation et apaisement et nous remet en contact avec la nature et ses senteurs. Nous sortons des senteurs traditionnelles mais nous restons dans la recherche de l’épanouissement.
Nous aimons respirer de bonnes odeurs, elles suscitent en nous des images. Elles nous font voyager dans tout notre être et nous rendent plus présent à ici et maintenant.
C’est pourquoi ceux qui pratiquent la méditation attachent une importance particulière à la respiration et agrémentent leur espace des parfums d’encens.
Je vous présente ici des bâtons d'encens japonais sans baguette de bambou, ainsi que des encens indiens en cônes.
Volontairement, ne sont pas présents ici les encens indiens avec bâtonnet de bambou, ces derniers dégagent beaucoup de fumée et rendent généralement l'encens moins qualitatif.
Vous pourrez retrouvez ici la plupart de ces encens naturels ainsi que sur la page de la marque d'encens japonais Koh Do. Vous trouverez également une sélection de porte‑encens ici.
Pour votre santé et pour l’environnement, je vous recommande d’utiliser des encens naturels, de préférence des encens japonais sans tige de bois, vous aurez ainsi un encens de meilleure qualité.
À vous de choisir pour créer l'ambiance qui vous ressemble ou offrir à vos proches des senteurs remarquables.
Aide‑soignante de profession, elle est passionnée depuis plus de 15 ans par les thèmes du bien-être au naturel et du développement personnel. Elle est également spécialiste en produits écologiques et biologiques.
27/06/18
Merci beaucoup Brigitte pour ce précieux article, j'ai enfin une réponse détaillée à une question que je me posais depuis longtemps: "quel encens de qualité acheter sans avoir l'impression que le côté commercial l'emportait sur les effets que je recherchais"?
24/06/18
Merci Brigitte
23/06/18
Merci pour ce merveilleux article extrêmement bien documenté.